icone

Laissey conjugue sécurité et embellissement

lundi 3 juillet 2017 Rubrique Doubs et vous Sur votre territoire Thème Routes et infrastructures

Blottie dans une jolie boucle du Doubs à l’est de Besançon, entourée de forêts et de falaises, la commune de Laissey (470 habitants) a transformé radicalement son artère principale, la RD 266, pour en faire une véritable rue de village, bordée de lieux publics et de commerces.

Le contexte

900 mètres : c’est la longueur de la RD 266 entre l’entrée et la sortie de Laissey, quasiment en ligne droite. La commune est aussi traversée par la voie ferrée (Besançon-Montbéliard) : un atout pour la population qui dispose de sept arrêts par jour dans l’une et l’autre direction, mais aussi une contrainte pour l’aménagement de l’espace qui apparaît bien étroit dans cette belle vallée du Doubs.
De 560 habitants en 1960, la population a chuté à moins de 400 dans les années 90, pour remonter aujourd’hui à 470. Située à l’écart de la RN 83, la commune enregistre pas moins de 900 véhicules par jour en trafic pendulaire (Besançon-Laissey et vice-versa). Elle a toujours été un point de passage obligé entre la vallée et le plateau, avec 1000 véhicules par jour entre Champlive/Roulans/Deluz.
La sécurité routière et l’accessibilité des piétons aux lieux publics, commerces et services étaient donc une priorité pour l’équipe municipale, avec l’amélioration du cadre de vie comme perspective.

 

Une commune embellie et plus sûre pour les piétons.

Le projet

Le projet a consisté dans le réaménagement de la traversée du village en créant un trottoir aux normes (1,40 m) d’un seul côté de la chaussée (faute de place), une chaussée surélevée avec un seuil à l’entrée et la sortie, ponctuée de plusieurs "écluses" avec priorité aux sortants, et une zone de 350 mètres de long limitée à 30 km/h. Des pavés forment des parvis devant des bâtiments communaux et des aménagements paysagers agrémentent l’artère principale.
« Fin 2013, nous avons engagé une Assistance à maîtrise d’ouvrage avec le Département pour monter le cahier des charges et lancer la procédure de travaux, signale Dominique Mesnier, maire depuis 2008. Je tiens à saluer la qualité de service et de conseil de l’AMO, ainsi que le soutien financier tout à fait appréciable. Ensuite nous avons recruté un assistant à maîtrise d’ouvrage puis choisi un bureau d’études et de maîtrise d’œuvre pour finaliser le projet. Une fois les entreprises retenues, les travaux ont duré de mai à décembre 2015. »

 

Priorité est donnée aux véhicules sortant.

Le montage financier

Le coût de l’opération s’est élevé à 570 000 € TTC couvert pour moitié par des subventions du Département, notamment au titre d’une OPSA (Opération programmée de sécurité en agglomération), et par un emprunt sur 20 ans.
« Au préalable, nous avons fait changer la conduite d’eau potable qui courrait sous la chaussée, précise Dominique Mesnier. Le fait d’anticiper ces travaux dans le cadre d’un appel à projet de l’Agence de l’eau nous a permis d’obtenir une subvention élevée, de l’ordre de 80% du coût, du Département et de l’Agence de l’eau. »

Les conclusions

Le village se trouve embelli et… plus calme grâce à la réduction de la vitesse. « Les comptages routiers sont assez édifiants, estime le maire. Avant les travaux, 85% des automobilistes respectaient la limitation de vitesse à 50 km/h, désormais, ils sont 95% à se situer en dessous de 45 km/h en moyenne dans la traversée complète. Une amélioration est encore possible à l’entrée côté Deluz. »
Dans la foulée, un bâtiment communal à usage commercial, en location gérance pendant quelques années, sans grand succès, a été vendu et repris par un professionnel. Bar-restaurant, complété d’une épicerie et d’un point relais de la Poste, il a démarré son activité début juin 2017 sous les meilleurs auspices !

 

Dominique Mesnier, maire de Laissey.

Les conseils du maire

« Je recommande d’informer les habitants en amont d’un tel projet et tout au long de sa réalisation, afin d’éviter les malentendus, les incompréhensions et les critiques que soulèvent de tels travaux. Aujourd’hui, la population apprécie les aménagements », confie Dominique Mesnier. Et d’ajouter : « Il est important que les élus municipaux soient très présents sur le chantier pour faire valoir leurs décisions face à des maîtres d’œuvre qui appliquent parfois leurs méthodes de travail sans concertation. Et comment le leur reprocher si l’on n’est pas vigilant ! ».