Ornans, un canton où le tourisme coule de source

La Loue et sa magnifique vallée structurent ce canton rural et lui donnent l’un de ses meilleurs atouts : le tourisme. Mais il recèle aussi des entreprises-phares et une agriculture dynamique.

La qualité de vie du canton tient à ses richesses naturelles et patrimoniales remarquables : les sources du Lison, le Pays de Courbet, Pays d’artiste, porté par le Département avec le musée d’Ornans et la ferme familiale de Flagey, l’Espace naturel sensible de Châteauvieux-les-Fossés, de nombreux musées ruraux… Autant de sites qui génèrent une activité touristique dense, tant et si bien qu’un manque d’hébergements (campings, hôtels) est pointé.

« La Loue structure le canton, souligne Alain Marguet. Il nous faut lui redonner ses couleurs et sa réputation internationale. Des modes de déplacement doux vont être développés pour valoriser cet atout. » Un nouveau sens de circulation va bientôt faciliter la traversée d’Ornans.: « Le Département prend en charge 10% du coût des travaux », précise Béatrix Loizon.

De l’industrie à l’art

Le canton dispose également d’entreprises innovantes et porteuses d’emplois locaux parmi lesquelles Guillin emballage, Alsthom, Vermot Travaux Publics, Décolletage de la Garenne, l’imprimerie Simon… Un lien fort existe avec la Suisse pour quelque 600 travailleurs frontaliers majoritairement installés dans l’est du canton. L’agriculture et l’agroalimentaire sont bien implantés avec notamment Haute-Loue salaisons, le Tuyé du Papy Gaby, fromageries Monnin à Chantrans, Napiot et la minoterie Dornier à Bians-les-Usiers, la fruitière biologique de la Chaux-de-Gilley, les œufs Coquy à Flagey…

Le pôle métiers d’arts d’Ornans est florissant. La vie associative dense et des événements réputés, de l’Extrême-sur-Loue en VTT au plus grand rassemblement amérindien d’Europe, le pow-wow Danse avec la Loue, complètent un tableau que n’aurait pas renié Gustave Courbet.

Des traditions vivaces

D’une extrémité à l’autre du canton, les traditions sont bien présentes. D’un côté, la République du Saugeais née en 1947 autour de la magnifique abbaye de Montbenoit dont il fallait réussir la restauration. Georgette Bertin a succédé à sa mère Gabrielle Pourchet à la présidence de cette entité folklorique.

De l’autre, apparue en 1583, la confrérie de Saint-Vernier avait à l’origine un rôle d’entraide entre les vignerons. Recréée en association en 1979, elle veille au maintien des coutumes vigneronnes sur les communes d’Ornans et de la vallée de la Loue qui organisent tour à tour la Saint-Vernier.

Une filière bois structurée

« C’est une belle ressource, locale, renouvelable, à forte valeur environnementale », affirme Béatrix Loizon. « Avec la construction-bois, elle se structure en filière. Ce sont des savoir-faire et des emplois locaux à préserver », complète Alain Marguet.

Toute la filière est présente en effet dans le canton depuis ses forêts, ses scieries jusqu’aux transformateurs. Lydie Clerc, gérante de la scierie Clerc qui emploie dix personnes à Reugney, explique: « Nous travaillons avec du bois local pour une clientèle française. La qualité de nos sciages est reconnue. Notre secteur de la première transformation est cependant en danger du fait du ralentissement de la construction et du prix de la matière première. Notre rentabilité est fragilisée, ce qui nous oblige à explorer de nouvelles stratégies, à nous adapter aux exigences évolutives des marchés. »